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Les 5 drivers : ces pensées qui vous limitent

Enfant sermonnée par deux personnes
©Photo : Monstera – pexels.com

Vous avez peut-être déjà entendu parler des 5 drivers : ces injonctions matraquées depuis l’enfance, théorisées par Taibi Kahler dans les années 50, et qui conditionnent inconsciemment nos comportements d’adulte. Force, perfection, dévouement, acharnement ou empressement ; nous sommes tous guidés par ces cinq dispositions majeures, chacune à un degré plus ou moins important. S’il est essentiel d’avoir un leadership motivé par une dynamique quelle qu’elle soit, celle-ci, lorsqu’elle est exacerbée, peut s’avérer franchement handicapante, notamment en milieu professionnel. Apprendre à les identifier et les admettre, pour mieux s’en émanciper ensuite ; voilà ce que nous vous proposons cette semaine, au travers de cette courte analyse.

Qui est Taibi Kahler ?

Taibi Kahler est un éminent docteur en psychologie qui, pendant ses études à l’Université de Purdue [ndlr : dans le comté de Tippecanoe, aux Etats-Unis] a étudié l’Analyse Transactionnelle. C’est en se basant sur cette théorie qu’il a ensuite développé sa propre conception comportementale, au sujet du conditionnement de notre référentiel, et ce, depuis l’enfance.

L’analyse transactionnelle, ou A.I., qu’est-ce que c’est ?

C’est un modèle clinique fondé par Eric Berne, chercheur et psychologue, dans les années 50. Celui-ci repose sur la théorie que nous possédons tous trois facettes qui composent notre personnalité :

  • L’enfant
  • Le parent
  • L’adulte

Lors de nos échanges avec d’autres personnes, nous invoquons ces trois personnalités à différents degrés, et de façon souvent mal adaptée et perfectible. L’A.I. permet de comprendre, et, le cas échéant, de rectifier cela.

De l’analyse transactionnelle au Process Communication Model

L’étude de l’analyse transactionnelle conduit Taibi Kahler à développer sa propre théorie, consistant en l’identification et la classification de 5 groupes de comportements, dénommés comme suit :

  • Sois parfait
  • Fais des efforts
  • Sois fort
  • Fais plaisir
  • Dépêche-toi

Appelées drivers (ou conducteurs), ces injonctions, héritées de l’enfance, conduisent à un état de stress intense. Ils permettent, après étude approfondie du patient et de son fonctionnement, d’anticiper les comportements d’échec liés à des situations que l’on sait inconfortables pour lui et qui le rendent anxieux. Ces liens de cause à effet, entre drivers et comportement d’échec, sont appelés mini-scénarios.

L’ensemble de cette théorie, mettant en exergue que c’est la manière de formuler les choses plus que leur essence même, qui va avoir une incidence sur le développement de blocages sur un individu, est appelé Process Communication Model (ou process communication management), ou PCM.

Zoom sur les 5 drivers

Ces messages, répétés depuis l’enfance, façonnent inconsciemment la réponse verbale et non-verbale d’un individu, face à une situation le sortant de sa zone de confort. Si nous sommes tous emprunts de ces cinq injonctions, une ou deux dominent généralement et qui déterminent notre structure de personnalité. Les identifier permet d’ajuster ses interactions au monde, pour une communication pertinente et constructive.

1. Sois fort !

Si vous avez souvent entendu « ce sont les fillettes qui pleurent », « ce qui ne tue pas rend plus fort » ou « moi à ton âge, c’était plus difficile » ; si vous étiez un petit caïd qui se battait souvent pour attirer l’attention et imposer le respect ; alors votre surmoi est sous l’injonction du « sois fort ».

Vous êtes probablement quelqu’un de compétitif, stimulé par les défis. Vous êtes individualiste, et fier du chemin parcouru seul. En revanche, vous vous mettez une pression constante, et l’infligez également aux autres. Vous n’avez de respect que pour les personnes autonomes, et méprisez les personnes à la sensibilité exacerbée.

Pour contrecarrer vos croyances limitantes et vous ouvrir à une communication plus sereine, formulez des permissions qui aideront votre inconscient à être moins obtus sur vos envies de domination et d’autonomie : par exemple, affirmez que c’est ok de demander de l’aide, ou qu’aller chez le médecin n’est pas un signe de faiblesse.

2. Soit parfait !

« Tu peux mieux faire ! », « regarde, ta sœur y arrive, elle ! », « fais les choses à fond, ou ne les fais pas ! » … Si, plus jeune, vous avez entendu ces phrases, ou si vous étiez de ces premiers de la classe, qui n’ont qu’un seul objectif, avoir les meilleures notes ; alors vous êtes probablement sous le joug de l’injonction « sois parfait ».

Vous devez être un éternel insatisfait, dont la peur d’échouer le pousse à procrastiner. Votre seuil de tolérance est assez bas. Vous craignez le jugement des autres ; en revanche, vous êtes perfectionniste, engagé et consciencieux. Vous êtes organisé, travailleur, mais incapable de déléguer. Votre communication est parfois lourde de détails.

La permission psychologique associée à l’injonction du « sois parfait » pourrait être « tu n’es pas obligé de », ou « c’est ok de ne pas tout savoir ». Vous voulez être à la hauteur ; oui, mais de quoi ? La perfection n’étant pas de ce monde, comprenez d’où vous vient cette croyance absurde, apprenez à dire non, à déléguer, et optimiser le temps consacré à votre travail.

3. Fais plaisir !

Si enfant, on vous demandait souvent d’être gentil, d’être sage, de prêter vos jouets, ou de manger « une cuillère pour maman, une cuillère pour papa… », votre driver traumatique est très probablement celui du « fais plaisir ! ». Et vous ne pensez être aimable, que si vous êtes généreux.

Vous êtes sûrement une personne d’une grande qualité d’écoute. Vos amis disent de vous que vous êtes empathique. Vous accordez facilement votre aide, parfois même sans qu’on ne vous la demande. Mais en contrepartie, vous travaillez énormément pour des résultats en deçà de vos attentes, car vous ne vous plaignez jamais, de peur de vous faire mal voir.

Apprenez à rebooster votre self-estime et votre confiance en vous ; à trop offrir vos services et votre attention sans broncher, vous vous exposez aux relations toxiques avec d’éventuels profiteurs. Gardez en tête que votre seule priorité, c’est vous ! Et travaillez votre rapport au conflit pour ne plus prendre les choses personnellement.

4. Fais des efforts !

« On a rien sans rien », « tu ne t’investis pas assez », « les efforts, ça paye » … Si ces injonctions vous sont familières, et si enfant, vous lisiez souvent sur vos bulletins de notes ; « des efforts, continue ! », il y a de grandes chances pour que votre driver dominant soit le « fais des efforts ! ». Et vous pensez certainement que pour être apprécié, il faut en faire des tonnes.

Vous devez être une personne endurante, consciencieuse et volontaire. En revanche, vous avez probablement une petite tendance au défaitisme, et pensez souvent que vous n’y arriverez jamais. Vous vous investissez corps et âme sur des dossiers complexes, alimentant ainsi votre croyance d’une vie difficile et injuste.

Reprogrammez votre subconscient avec des permissions comme « c’est très bien comme ça », « bravo pour avoir su t’arrêter quand il faut », « la quantité ne fait pas la qualité » et surtout « prend du plaisir à ce que tu fais ». Si vous ne sortez pas de ce schéma, vous vous exposez au surmenage, voire à l’ennui et à la dépression.

5. Dépêche-toi !

Plus jeune, on vous disait fréquemment « allez ! », et on vous demandait d’arrêter de traîner ou de rêvasser. Aujourd’hui, vous ne savez rien faire sans vous dépêcher ; que ce soit pour marcher, manger ou parler, vous êtes toujours en compétition avec le chrono. Votre driver caractéristique est sans conteste le « dépêche-toi ! ».

Vos principales qualités s’articulent autour d’un sens aigu de l’organisation. Vous êtes un formidable leader, car vous savez donner l’impulsion, et êtes force de proposition. Mais c’est au prix de beaucoup de stress, parfois communicatif, parce que vous imposez votre rythme aux autres. Vous répandez votre énergie inutilement parfois, et donc, perdez votre temps, paradoxalement.

Pour taire cette injonction, accordez-vous des permissions d’une évidence limpide, comme « prend ton temps », « chacun son rythme », ou encore « il n’y a pas de bon ou de mauvais timing ». Réfléchissez aussi à la source de cette croyance comme quoi le temps, c’est de l’argent. Et questionnez la pertinence d’être en permanence dans l’urgence, puisque vous n’en profitez jamais.

Un mot sur H&D Conseil

Chez H&D Conseil, les travaux de Taibi Kahler sont à la base de notre réflexion, pour vous proposer un coaching comportemental, visant à faire émerger la meilleure version de vous-même. Nous décelons ces pensées qui vous enclavent, reprogrammons ensemble votre subconscient, pour vous faire interagir de manière appropriée et plus pertinente avec vos collaborateurs, et avec le monde en général.


Source : Le grand livre de la Process Thérapie – Taibi Kahler (Eyrolles 2010 – 286 pages)

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